Il s’avère que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont une atteinte au niveau de leur odorat, avant que la maladie atteigne leur mémoire. Mais il y a aussi les personnes qui ont subit un traumatisme crânien qui peuvent souffrir d’une perte de l’odorat. Que ce soit à la suite d’une maladie ou d’un accident, la perte de l’odorat entraîne une rupture avec une partie de son histoire, de sa mémoire et ses souvenirs. Car il s’avère que nous avons tous notre madeleine de Proust, cette odeur qui nous rappelle un souvenir, et qui nous plonge dans un état émotionnel aussi vif que lors du moment vécu. Il peut être perçu comme positif ou négatif, mais une odeur sentie est toujours ressentie, et une odeur peut nous ramener instantanément à ces moments clés de notre vie, qui en font la construction de notre identité. Alors, privés d’odorat, il ne nous est malheureusement pas toujours possible de nous rappeler de certains souvenirs teintés d’émotions.
En créant Pivoine&Poésie, j’ai porté attention aux premières impressions des personnes qui sentaient mes bougies, leurs impressions instantanées, leurs « j’aime », « j’adore ! », les « ah non ça me fait pensé à… ». Et pour avoir dans mon entourage proche une personne atteinte d’anosmie (terme signifiant la perte de l’odorat) suite à un traumatisme crânien, tout était à ma portée pour developper un outil d’accompagnement et de soin pour que ces personnes en souffrance d’être coupées d’une partie d’elles-même se retrouvent. Quel bonheur d’entendre lors de stimulation olfactive qu’un sentiment « oublié » lui revienne aussitôt ! Car la bonne nouvelle, c’est que l’odorat peut être stimulé, rééduqué et dans le meilleur des cas, retrouvé. L’odorat est assez peu étudié de manière général, il est le sens le plus négligé. Freud l’évoque dans ses écrits et dit que nous avons perdu une partie de notre odorat, notre flair aussi, depuis que nous sommes devenus bipèdes et civilisés. Le parfum fait partie de toutes les civilisations humaines depuis la nuit des temps. J’ai mené de nombreuses recherches sur l’odorat, en psychanalyse, en psychologie, en science cognitives, en sociologie, en olfactothérapie, aromacologie, et j’ai croisé le chemin de thérapeutes désireux d’intégrer mes produits dans leur processus de soin thérapeutique. Nous avons alors ensemble, élaboré un travail sur chaque parfum, sur leurs apports, sur ce qu’ils viennent soutenir lors d’un soin, ce qu’ils apaisent et ce qu’ils permettent de dépasser aussi. Les parfums et les odeurs sont des outils de travail merveilleux qu’on n’utilise pas suffisamment mais qui méritent d’être valorisés. Je travaille donc dans mon optique d’accompagner les personnes en difficulté par l’art-thérapie à l’élaboration d’un support de soin olfactif.
En faisant mes recherches, j’ai découvert qu’une école en olfactothérapie a été crée par Gilles Fournil en 1992 « méthode psycho-émotionnelle, qui utilise les odeurs, la vibration de certaines huiles essentielles et le toucher pour aider chacun à trouver et pacifier les nœuds du passé qui encombrent son présent. ». Puis il existe l’aromacologie, qui ouvre à l’usage de tous les parfums et non exclusivement réservés aux huiles essentielles. Toutes mes recherches sont aussi alimentées par des ouvrages spécialisés. On y retrouve
notamment « l’oracle aromatique » de Lucie Christian, aux éditions Arcana Sacré, « Le guide de l’odorat, mieux sentir pour mieux vivre » de Patty Canac, Christiane Samuel et Samuel Socquet aux éditions Ambre, « Le petit livre du langage des fleurs » aux éditions Chêne, « Méditer avec les huiles essentielles » aux éditions Jouvence, « Parfums de confidences, l’aromathérapie sensorielle » de Jean-Charles Sommerard aux éditions Terre d’Homme, « L’extraordinaire pouvoir de l’odorat » de clémence Lilti Molinier aux éditions Deboeck supérieur.
Et puis, je suis accompagnée de mes collègues thérapeutes dans le bien-être, que je remercie pour leur confiance, pour vérifier nos recherches par la pratique de terrain et qui nous permet ensuite d’élaborer un contenu et des produits qui visent un objectif commun : le bien-être et le soin d’autrui.