A la découverte des odeurs, des parfums et de soi

par | 22 Sep, 21

Sentir un parfum, le sentir consciemment et ensuite ressentir l’émotion qui nous traverse, c’est être
pleinement à soi.

« Le parfum de l’âme, c’est le souvenir » écrivait George Sand.

Il peut arriver que nous sentions une odeur arrivée là par hasard et que cette odeur qui pénètre nos narines
nous bouleverse, nous émeut. On sous-estime beaucoup dans nos cultures européennes notamment, la
puissance évocatrice des odeurs, le pouvoir du parfum sur soi, sur ses émotions, sur ses humeurs.
Parfois jugé superficiel, le parfum qui peut être assimilé à l’image, celle que l’on renvoie, allant de paire
avec notre tenue vestimentaire, notre maquillage, posture, etc, n’est pas si superflu. En effet, nous sommes
tous habités par des odeurs qui ont construit notre identité. L’endroit où nous avons grandi, l’alimentation
typique d’une civilisation, tout est rempli d’odeurs, naturelles ou artificielles. Et lorsque nous avons la
bonne (ou mauvaise) surprise d’être parcourus par une odeur et qui nous fait remonter un souvenir, il est
toujours lié à une émotion, parfois encore aussi vive que sur le moment vécu. Cette odeur s’inscrit dans
notre mémoire avec une empreinte émotionnelle. C’est pour cela que si nous sommes privés d’odorat,
nous sommes aussi privés d’une partie de nos souvenirs, et donc d’une partie de notre histoire. Nous
sommes un peu coupés du monde sensoriel, en témoignent les personnes qui ont été atteintes du covid qui
leur a privé de leur odorat durant un temps plus ou moins long, ou pire, les personnes qui ont été victimes
d’un traumatisme crânien et qui ont perdu leur odorat parfois pour toujours, de même pour les personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer. Si nous perdons notre odorat, nous perdons une partie de notre
mémoire et de notre histoire.

C’est pourquoi le monde olfactif est plein de ressources encore ignorées et qui nous permettent de nous
reconnecter à nous-même. Notre odorat est capable de s’éduquer, d’être rééduqué, d’être stimulé, afin de
ressentir à nouveau et avec intensité l’émotion d’un souvenir qui a marqué notre histoire, simplement en
sentant une odeur.

Depuis que certains professionnels du soin en ont pris conscience, il existe des olfactothérapeutes, ou
encore des aromacologues qui interviennent auprès de patients souffrant d’une perte d’odorat à la suite
d’une maladie ou d’un accident. Et leurs témoignages est encourageant.

Je suis art-thérapeute de métier, en parallèle d’être artisan cirier. Pour moi, accompagner les autres par le
soin est une préoccupation dominante. A travers mes bougies, je choisis des odeurs avec conscience. J’ai
pu noter les réactions que suscitent les odeurs chez mes clients et mon entourage. Cette prise de
conscience m’a conduite à effectuer des recherches plus poussées, en psychanalyse, en philosophie, en
olfactologie, aromacologie, en parfumerie, en botanique, etc. Puis j’ai rencontré des thérapeutes, désireux
d’intégrer mes créations parfumées dans leur soin. Le résultat dépasse nos espérances. Il se trouve que
nous croisons nos recherches théoriques et de terrain afin de développer un contenu de soin élaboré pour
rendre le soin encore plus profond. Je suis ravie de partager cet intérêt avec ces professionnels qui
m’entourent et qui aident chaque jour des personnes à des prises de conscience, à réaliser un travail sur soi
qui n’est pas toujours facile, mais qui se fait plus en douceur et en profondeur grâce aux produits que je
confectionne pour cette orientation là en collaboration avec ces thérapeutes. Nous sommes à l’aube de ce
projet, qui promet des merveilles.